- SINGAPOUR - Actualité (1990-1996)
- SINGAPOUR - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de SingapourPolitique intérieureLe 28 novembre 1990, Lee Kuan Yew démissionne du poste de Premier ministre, qu’il occupait depuis 1959. Son principal adjoint, Goh Chok Tong, le remplace. Lee Kuan Yew garde cependant une place au gouvernement en tant que ministre d’État et conserve le secrétariat général du Parti de l’action du peuple (P.A.P.), qui est pratiquement le parti unique. De plus, son fils Lee Hsien Doong est nommé vice-Premier ministre.Le 14 août 1991, le président de la République, Wee Kim Wee, dissout le Parlement et convoque des élections législatives anticipées à la demande du Premier ministre. Ce dernier souhaite obtenir l’aval populaire pour la politique réformatrice qu’il a engagée. Le 31, le P.A.P. du Premier ministre remporte 77 des 81 sièges à pourvoir (– 3), avec 61 p. 100 des suffrages (63,2 p. 100 en 1988). Le Parti démocratique passe de 1 à 3 sièges, et le Parti des travailleurs obtient 1 siège. Cette légère poussée de l’opposition est considérée comme un revers par Goh Chok Tong, qui menace de revenir à un régime plus autoritaire.Le 28 août 1993, le vice-Premier ministre Ong Teng Cheong, chef du P.A.P. au pouvoir depuis 1959, remporte la première élection présidentielle au suffrage universel organisée dans le pays. Il obtient 58,7 p. 100 des voix, contre 41,3 p. 100 pour l’ancien haut fonctionnaire Chua Kim Yeow, également membre du P.A.P., qui faisait office de faire-valoir. Le nombre élevé de suffrages remportés par ce dernier semble indiquer que les opposants au régime se sont reportés sur son nom. Le 16, la commission électorale avait interdit aux 2 candidats de l’opposition (Parti des travailleurs), Joshua Jeyaratnam et Tan Soo Phuan, de se présenter.Vie économiqueEn 1990, l’augmentation du prix du pétrole coûte 1 point à la croissance économique. Les États-Unis absorbent 40 p. 100 des exportations non pétrolières de Singapour.En 1991, l’activité économique se ralentit sensiblement sous l’influence de la récession dans les pays industrialisés. La décélération est particulièrement sensible dans l’industrie électronique: Singapour est le premier producteur mondial de disques durs pour ordinateurs. Le marasme frappe également le secteur bancaire, qui est orienté vers les activités internationales. Malgré la récession, le taux de chômage se maintient au-dessous de 2 p. 100: dans un pays affecté par une pénurie chronique de main-d’œuvre, les entreprises ne licencient pas volontiers leur personnel, de peur d’en manquer lorsque la reprise se produira. Le «Plan de stratégie économique», publié le 13 octobre, fixe pour objectif d’atteindre ou de surpasser le niveau de vie des pays occidentaux dans un délai de 25 ans. Le revenu annuel par habitant est déjà de 12 000 dollars (en 1990), soit plus que celui de certains pays de l’O.C.D.E.En 1992, en vue d’accroître la productivité des entreprises, le gouvernement réduit l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Les entreprises sont encouragées à délocaliser leurs fabrications à faible valeur ajoutée dans les pays où la main-d’œuvre coûte moins cher comme la Malaisie ou l’Indonésie. La stratégie économique du gouvernement est de faire de Singapour une plaque tournante régionale pour les multinationales des secteurs de haute technologie. Le taux de croissance atteint 5,8 p. 100.En 1993, la reprise de l’économie américaine (les États-Unis sont les premiers clients de la ville-État) et de la demande mondiale de disques durs d’ordinateurs, circuits intégrés et autres composants pour l’industrie électronique donnent à l’activité de Singapour l’élan le plus fort de tous les dragons du Sud-Est asiatique. La construction d’une nouvelle raffinerie de pétrole reflète le dynamisme de la conjoncture en Asie. Singapour assure 40 p. 100 des besoins d’importation du continent. La croissance du produit intérieur brut se poursuit.En 1994, Singapour bénéficie encore d’une forte croissance, quoique le coût du travail, supérieur à celui que connaissent d’autres pays d’Asie, commence à décourager les investisseurs étrangers. Le 1er avril est introduite une T.V.A. de 3 p. 100.En 1995, le ralentissement de la croissance – qui reste toutefois soutenue – est dû principalement au fléchissement de la production industrielle. Le revenu par tête continue d’augmenter et Singapour sera classé, à partir du 1er janvier 1996, parmi les pays développés. La politique d’investissement dans la région se développe. Les exportations vers le reste de l’Asie – hors Japon – représentent plus de la moitié du total.En 1996, Singapour connaît un nouveau ralentissement – relatif – de la croissance, lié aux difficultés du marché des appareils et des composants électroniques, qui représentent l’essentiel de la production et des exportations du pays.Relations internationalesDu 2 au 6 janvier 1992, le président Bush se rend successivement en Australie, à Singapour et en Corée du Sud. Il assure ses alliés du maintien de la présence militaire américaine dans la région.Le 11 septembre, Singapour est choisie pour être le siège du secrétariat permanent de l’A.P.E.C., qui regroupe 15 nations, de la Chine à l’Amérique du Nord.Le 23 septembre 1994, un ressortissant néerlandais, Johannes Van Damme, est pendu pour trafic de drogue, malgré les requêtes de son pays.Le 17 mars 1995, la pendaison d’une employée de maison philippine, Flor Contemplacion, accusée d’un double meurtre, provoque une crise diplomatique entre les 2 pays.Le 2 décembre, la justice de Singapour condamne le courtier de la Barings, Nick Leeson, responsable de la faillite de la banque britannique en février, à 6 ans et demi de prison pour ses malversations financières.Du 9 au 13 décembre 1996, les représentants des 125 États membres de l’Organisation mondiale du commerce (O.M.C.) se réunissent à Singapour à l’occasion de la première conférence ministérielle de l’institution qui a succédé au G.A.T.T. Cette rencontre est marquée par la conclusion, le 12, d’un accord entre les États-Unis et l’Union européenne au sujet de la libéralisation du marché des technologies de l’information d’ici à l’an 2000.
Encyclopédie Universelle. 2012.